La Patafix in SEARCH TERMS: BASSE DEF. éditions B42. p.113-115

En 2004, Clôde Coulpier dépense la totalité de la bourse de production allouée au DNSEP dans l’achat de 150 euros (le maigre montant de la susdite bourse) de patafix jaune. Il en résulte un amas dense d’une certaine taille, une forme minimum issue du plus petit geste de sculpture possible : réunir la matière qui elle-même dictera sa forme puisqu’en l’occurrence c’est son inertie qui décide, par un affaissement indomptable. L’artiste  montre alors en tant que telle cette patafix qui à l’origine est destinée à être « derrière » et invisible. Et c’est justement dans ce peu formel que Clôde Coulpier en trouve l’intérêt et le potentiel : « C’est assez peu pour que ça m’excite ».
Mais ce qui rend cette sculpture d’autant plus signifiante, c’est qu’avec sa première monstration, l’artiste n’a figé ni sa forme plastique ni sa fonction narrative et elle devient une fois de retour dans l’atelier une sculpture-réservoir. La masse jaune n’est jamais bien loin quand Clôde Coulpier travaille et elle s’enfle ou s’amenuise selon les moments. Elle s’augmente du Dessin (une feuille vierge de format A4 fixée au mur par 4 boules de patafix jaune dont chacune fait la taille d’une plaquette) après l’exposition Simple Story; elle constitue un réservoir de matière dans lequel l’artiste puise pour faire Particules (un wall-drawing représentant une molécule dessinée en patafix) lors de son exposition monographique Almost... Tout comme La Grosse elle devient une présence plus qu’une sculpture et Clôde Coulpier finit par nommer spontanément cette poussiéreuse masse collante et couverte d’excroissances L’idiot du village.
La patafix en tant que matériau revêt une fonction que Clôde Coulpier qualifie de totémique, faisant écho à sa manière de travailler dans son ensemble. A la différence d’autres matières sculpturales, elle se module plus qu’elle ne se modèle. L’idiot du village est une totalité disponible, à éclater, à utiliser partiellement. A partir de la forme initiale sont créées d’autres formes, qui agissent comme de sortes de préquelles, dans un mouvement de compression/décompression sans cesse renouvelable. L’idiot du village.zip.

Séverine Gorlier

 

La Patafix (re-usable glue pads) in SEARCH TERMS: BASSE DEF. éditions B42. p.113-115

in 2004, Clôde Coulpier spent the entire grant for his visual art degree course (DNSEP) on the purchase of Patafix yellow glue-pads to the value of 150 euros (which reveals the meager scale of said grant). The result was a dense mass of a certain size, a minimal form stemming from the least possible act of sculpting: Coulpier simply lumped the substance together until it dictated its own shape - inertia determinated the final form as the Patafix subsided. Coulpier then exhibited this object, originaly designed to remain "behind" and "unseen", just as it was. And it was precicely in this "improverished" form that Coulpier saw the interest and potential. "It was poor enough to stimulate me."
But what has made this sculpture all the more meaningful is that, when it was first exhibited, the artist did not rigidly establish either its narrative function. So on returning to the studio it once again becomes sculpture-stock. The yellow blob is never far from Coulpier when he works, and it swells or shrinks according to the moment of creation. It grew with Dessin ("Drawing", a blank sheet of A4 paper stuck to the wall with four tablet-sized knobs of yellow Patafix), following the Simple Story show; it served as a stock of material from wich Coulpier could draw when making Particules (a wall-drawing showing a molecule made of Patafix) during his solo show Almost. Like La Grosse (Fatty), it became more a presence than a sculpture, and Coulpier wound up by spontaneously titling this dusty, sticky, growth-covered mass L'Idiot du Village (The Village Idiot). The material of Patafix plays what Coulpier calls a totemic role, echoing his own general way of working. Unlike other sculpture material, it is not so much modeled as modulated. L'Idiot du Village can be taken as a totality or broken down and partially used. Starting from the original shape, other shapes have been created, acting like prequels in a constantly renewed movement of compression and decompression - Lidiotduvillage.zip.

Séverine Gorlier